lundi 18 janvier 2010

Position des associations du Collectif 3R à l'issue du Débat public

AVENIR DE L'USINE DE TRAITEMENT DES DÉCHETS D'IVRY-PARIS XIII
"PASSERELLES" fait partie du collectif 3R (Réduire, Réutiliser, Recycler) avec les associations Les Amis de la Terre, "A Suivre, ATTAC Ivry-Charenton, CLCV-Ivry, Rudologie and co, et le soutien du CNIID sur la question de l'avenir de l'usine de traitement des déchets Ivry Paris XIII.

La position des associations sur le projet du Syctom de reconstruction de l'usine de traitement des déchets d'Ivry-Paris XIII :

Les associations ayant participé au Débat public sur le projet de reconstruction de l'usine de traitement des déchets d'Ivry-Paris XIII, se sont regroupées en collectif dénommé Collectif 3R pour Réduire, Réutiliser, et Recycler. Le choix de ce nom définit bien l’objectif que s’est donné ce collectif qui est celui d’inverser l’ordre des priorités adopté par le SYCTOM pour son projet.

Le projet proposé par le Syctom s'inscrit en effet dans la continuité de l'existant, en donnant la priorité à l'incinération, malgré une diminution apparente du tonnage, au détriment de la prévention, de la réutilisation et du recyclage; il va à l’encontre de toutes les directives en la matière qui considèrent l'incinération comme un mode de traitement polluant, placé en avant-dernière position juste avant la mise en décharge.
Le collectif 3R a fait, durant le débat, un certain nombre de propositions qui ont été ignorées au prétexte qu’elles ne répondaient pas aux questions qui étaient posées. Cette attitude de mépris illustre bien le peu de considération que le Syctom accorde aux avis qui vont à l’encontre du choix d'un projet déjà bouclé, complexe, et dont la cohérence tient dans le maintien d'une capacité d'incinération de 350 000 tonnes de "Fraction combustible résiduelle" (FCR) pour alimenter la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU).

Les associations ont donc demandé que soit constitué un Comité permanent de concertation sous l’arbitrage d’un garant indépendant et accepté par toutes les parties, afin que les deux options fortement contradictoires soient étudiées en toute objectivité.
Nous pensons en effet qu’avant d’engager un projet de cette ampleur, dont le coût avoisine le milliard d’euros, il est nécessaire que soient réalisée une étude des coûts réels d’investissement de la reconstruction de l’usine d’incinération comparée à la mise en place d’une politique ambitieuse de prévention, de réutilisation et de recyclage, ainsi que les coûts des charges futures pour les habitants dans les deux options.
Nous demandons également que soit réalisées des analyses plus approfondies que celles existantes, sur la nocivité des rejets et résidus de l’incinération (et notamment de l'incinération de FCR) et son impact sur la santé des résidents, car contrairement à ce que prétend le Syctom les fumées ne sont pas constituées que de 99 % de vapeur d’eau, mais également de centaines de tonnes de polluants par an, et de micro particules qui ne sont jamais analysées.

Le Comité permanent de concertation devra traiter des questions suivantes:

- Le dimensionnement de la future usine est-il approprié aux besoins de la population à l’horizon 2060,
échéance annoncée dans le dossier du Syctom comme date limite de durée de la future usine? La capacité de la
future usine est-elle conçue pour pouvoir s'adapter à la diminution programmée des déchets ?
- L'usine d'Ivry doit-elle traiter les FCR de Romainville et d'Aulnay-sous-Bois, au mépris de l'équité territoriale,
aggravant ainsi la pollution de cette zone de la région parisienne déjà particulièrement défavorisée: Tiru,
périphérique, A4, etc...
- La qualité du compost obtenu par le tri mécano biologique sans collecte séparée des bio-déchets, est-elle
avérée et est-il réellement commercialisable ?
- Le traitement par méthanisation des déchets fermentiscibles à Ivry est–il approprié à un quartier en pleine
densification, non seulement en raison des nuisances possibles, mais aussi parce que le traitement par
méthanisation à Ivry-Paris XIII est limité par les risques de stockage de gaz en milieu urbain dense?

Collectif 3R

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